HISTOIRE CRITIQUE DE L'ULTRA GAUCHE - TRAJECTOIRE D'UNE BALLE DANS LE PIED
Collectif
[Révolutions - International - Ultra gauche]
Ici un territoire se dessine, des critiques de gauche de la social-démocratie à l'Internationale situationniste en passant par la Gauche germano-hollandaise; la Gauche dite italienne et les multiples groupes et publications qui en sont issus; Socialisme ou Barbarie et sa descendance; le communisme libertaire avec Noir et Rouge. Territoire théorique pour une histoire qui ne serait pas générale, mais critique. La révolution et le communisme, pour l'Ultra-Gauche, étaient la libération du travail et l'affirmation du prolétariat, comme classe dominante, mais toutes les médiations rationnelles et pratiques, conduisant à ce but, sont critiquées et supprimées : syndicats, partis de masse, parlementarisme, critique même de l'intervention dans la lutte de classe. Tout y est suspendu à une mystique de l'autonomie (comme contenu de la révolution)/auto-organisation (comme forme) ou du Parti, qui doit être la révélation de l'être véritablement révolutionnaire du prolétariat, faisant exploser son existence de classe. Une relation incontournable existe entre l'existence du prolétariat, comme classe de ce mode de production, le capitalisme, et cet être révolutionnaire dont l'Ultra-gauche attendait la libération; relation qu'elle a échoué à comprendre et à théoriser. Pourtant, elle nous a suggéré que la révolution n'était pas l'affirmation de la classe telle qu'elle existe, tout en la comprenant comme l'affirmation d'une nature révolutionnaire propre: c était là sa dynamique et sa contradiction, et par là, elle nous a amenés jusqu'au point où nous pouvons la quitter.
Extrait intro: "Sur l’Ultra-gauche: Tel était le titre des quatre brochures qui se trouvent ici regroupées. Il s’agit en fait des comptes-rendus de quatre causeries publiques de Roland Simon organisées par le collectif des Chemins non tracés à Avignon entre mai 2005 et mai 2007. Des causeries sur l’ultragauche ? Sur l’opposition de gauche au sein du mouvement ouvrier germano-hollandais ? Il ne faut pas imaginer derrière cela le fétichisme fanatique d’une obscure micro-histoire du mouvement révolutionnaire. Loin de là. La connaissance de l’histoire et des théories de ce courant, même si elle n’est pas indispensable, n’en reste pas moins un outil pour les luttes actuelles. Il semble que les textes classiques de l’ultragauche aient connu un regain d’intérêt à partir de la fin des années quatre-vingt-dix chez nombre de personnes ne se reconnaissant pas dans les organisations d’extrême gauche ou anarchistes et se situant donc au-delà"
Senonevero (2009) 345 p. 14 x 22 cm