EXPÉRIENCE SUR L'OBÉISSANCE ET LA DÉSOBÉISSANCE A L'AUTORITÉ
Stanley Milgram
[Critique sociale - Psychologie sociale - Obéissance]
Au cours de sa riche, quoique relativement brève carrière académique, Stanley Milgram entreprit de nombreuses recherches dans les champs les plus divers de la psychologie sociale. Néanmoins, son nom reste indéfectiblement lié aux célèbres expériences sur la soumission à l’autorité qu’il conduisit à l’université Yale entre août 1961 et mai 1962 et dont il devait bientôt tirer une notoriété internationale. Le court texte « Quelques conditions de l’obéissance et de la désobéissance à l’autorité » fut publié en 1965 dans la revue Human Relations. Il constitue l’une des premières présentations des résultats et des analyses que Milgram devait développer une dizaine d’années plus tard dans son maître ouvrage, Soumission à l’autorité.
Le savant, en blouse blanche, vous ordonne d’appuyer à nouveau sur le bouton, d’augmenter encore le voltage. Face à vous, vous pouvez voir l’homme se tordre de douleur et crier à chaque nouvelle décharge électrique. De plus en plus fort. On vous a dit que c’était une expérience scientifique. Que le cobaye était consentant. Vous êtes payé. « Vous devez continuer », répète la voix. Allez-vous obtempérer ? Irez-vous jusqu’à la décharge maximale ? Mais le cobaye n’est pas celui qu’on croit. L’homme là-bas était un acteur. Il n’y avait pas de courant dans les électrodes. C’était vous, et non lui, qui faisiez l’objet de l’expérience. Ce dispositif était celui que le psychologue américain Stanley Milgram avait imaginé, en 1961, alors que le procès retentissant du criminel nazi Adolf Eichmann faisait la « une » des journaux, pour conduire une série d’expériences sur les « conditions de l’obéissance et de la désobéissance à l’autorité ». Pourquoi obéit-on ? Pourquoi se soumet-on à l’autorité ? Et surtout : comment désobéir ? La célèbre « expérience de Milgram » a fait couler beaucoup d’encre. En complément à ce texte fondateur, publié en 1965, cette édition met en perspective la longue histoire des débats qui ont accompagné sa réception. Edition Poche. Préface de Michel Terestchenko. Postface de Mariane Fazzi.
La Découverte (2017) Edition Poche - 95 p. 14 x 21 cm
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